UN JARDIN DE PERMACULTURE
À BLANLHAC
LA PERMACULTURE EST UNE MÉTHODE DE MARAÎCHAGE
OÙ L’ON GARDE LA TERRE VIVANTE ET FERTILE EN PERMANENCE.
On ne retourne pas la terre mais on la recouvre d’un paillage. Comme elle n’est pas laissée à nu, il n’y a plus besoin d’ajouter d’engrais. Afin d’assurer un maximum de production, on utilise abondamment des légumes perpétuels (vivaces) : choux Daubenton, poireaux perpétuels, oignons rocambole, ail des ours, livèche, etc.
Le bêchage aussi n’est plus nécessaire car nos amis les vers de terre s’en chargent, et, grâce au paillage, les mauvaises herbes se font plus discrètes. Il existe de nombreuses variantes en permaculture, mais la technique que j’ai adoptée nous
vient de Philippe Forrer qui s’instruisit directement auprès du microbiologiste japonais Masanobu Fukuoka. Sa philosophie se résume en une seule phrase : « Faire avec la nature et pas contre elle ».
Les bottes de paille ou les bacs en bois
Si l’on veut cultiver en hauteur, on peut disposer 6 bottes de paille de manière à créer un coffrage ou bien construire des bacs en bois. La dimension idéale des bacs est de 60 cm de haut, 125 cm de large et 250 cm de long. On utilise des planches de Douglas, imputrescible, de 2,7 cm d’épaisseur. Elles résisteront bien quelques années et, par la suite, chaque planche peut être changée à demande.
Certes, il vous faudra aller chercher les planches à la menuiserie (elles y sont non traitées, contrairement aux enseignes de bricolage), les couper à la bonne mesure, les assembler, terrasser le terrain afin que les bacs soient à niveau et les
remplir avec différentes compositions pour qu’ils soient prêts pour la plantation. Mais, par la suite, quel bonheur de pouvoir cultiver sans devoir se plier en deux ! Il vous faudra aussi aller chercher dans la forêt du bois en décomposition et le mettre en morceaux, puis tondre ou récupérer les tontes d’herbe dans le voisinage, mais quelle libération de ne plus devoir arroser !
Comment on plante ?
Écarter la couche de 20 cm de paille (tonte d’herbe + BRF), puis planter dans la terre comme habituellement, sans oublier de resserrer le paillage de manière à ne pas laisser la terre à nu puisque la décomposition de l’herbe et des feuilles peuvent atteindre une température de 60°, il très important de laisser un espace vide de 5 cm de diamètre autour des plantations afin de ne pas les brûler !
Pour les semis, écarter le paillage sur 5 cm de largeur, mettre du terreau dans ce sillage puis les graines. Une fois les semis sortis, on pourra resserrer le paillage en faisant attention qu’il ne touche pas les semis.
La touche du chef
Les matières compostables de la cuisine (riches en azote) pourront être mises directement au pied des plantations, entre la terre et la couche de paillage. Fidèles au jardinier, les vers de terre viendront en pagaille transformer tout cela ! Pensez à
planter ou à laisser pousser dans votre jardin des engrais verts tels que la consoude pour sa richesse en potasse et la luzerne, le trèfle, la phacélie, l’ortie et les légumineuses en général pour leur richesse en azote. Cela permettra d’enrichir en élément nutritif votre paillage, la pluie fera le reste…
Dernière touche « du chef »… N’oubliez pas, Messieurs, d’uriner dans l’arrosoir (riche en azote) ! Rempli avec 2/3 d’eau, vous pourrez arroser les pieds de vos légumes, qui vous le rendront bien ! (Ne pas mouiller les feuilles.)
Texte et photos Franck FROGER
Pour les visites du jardin
04 71 01 00 73
Posté par Franck FROGER