Parentalité, LES UNS LES AUTRES
Le 11 septembre 2016
Empathie et Confiance au cœur de notre relation Parent-enfant
Cette phrase d’une simplicité déconcertante m’a bouleversée parce que je la ressentais comme d’une grande vérité. A partir du moment où je l’ai comprise profondément, j’ai « regardé » mes enfants de façon radicalement différente, le changement a été spectaculaire. En réalité et je l’ai compris beaucoup plus tard, je venais de m’ouvrir à l’Empathie et à la Confiance. Leurs cris, leurs pleurs, les soit-disant caprices, les bouderies n’en étaient plus à mes yeux : ils devenaient des messages à décoder, des émotions à accueillir, sans jugement aucun. Quelle révolution dans ma jeune vie de maman et quel cadeau pour l’avenir de notre relation parent-enfant !
L’empathie nous invite à nous mettre à la place de l’enfant pour comprendre ce qu’il pense et ce qu’il ressent.
C’est apprendre à voir au delà de son comportement apparent. Cela semble si simple et pourtant dans les situations difficiles (colère, violence etc…) on reste souvent centré sur le comportement en oubliant ce petit détour par le cœur de l’enfant. Un exemple banal : accidentellement un enfant renverse son verre d’eau ou casse quelque chose dans la maison. La plupart du temps il s’entend dire qu’il aurait pu faire attention voir qu’il est maladroit. Si je me mets à sa place, l’angle de vue diffère complètement : je suis désolée de cet accident et d’autant plus blessée par les commentaires que j’entends. Ces quelques secondes de réflexion vont donner lieu à une réaction toute autre, bienveillante* et aimante, respectueuse du vécu de l’enfant.
Quand l’empathie fait partie intégrante de la relation, quand elle devient comme un réflexe, c’est toute la relation à l’autre qui s’en trouve changée et grandie.
La confiance invite au lâcher-prise, à une certaine forme d’humilité aussi.
Elle nous invite à suivre l’élan de notre cœur quand on observe les comportements de l’enfant : ses besoins valent la peine d’être pris au sérieux, soyons confiant dans le fait qu’il ne nous manipule pas mais essaie comme il le peut de nous communiquer quelque chose. Lui faire confiance c’est donner du crédit à ses émotions, c’est les reconnaître, les laisser s’exprimer et surtout les entendre. Il fait du mieux qu’il peut, quelle que soit sa façon d’exprimer ce qu’il ressent.
L’Empathie et la Confiance se cultivent, dans chaque acte du quotidien aussi banal soit-il. C’est un vrai challenge dans l’accompagnement de nos enfants qui se veut si exigeant et difficile de nos jours mais lorsque ces « valeurs » sont au cœur de la relation, elles sont sources de beaucoup de joie et d’amour. Elles permettent à l’enfant d’être ce qu’il est au fond de lui, elles lui donnent confiance en ce qu’il ressent et confiance en l’adulte qui l’accompagne.
« Il n’y a aucune différence entre la façon dont les enfants et les adultes se conduisent : nous nous comportons tous de la manière dont nous sommes traités». Jan Hunt – La véritable nature de l’enfant
Alors pour que nos petits d’Homme façonnent une société de demain plus aimante, (re)mettons l’empathie et la confiance au cœur de notre vie !
* «Les mots bienveillants peuvent être courts et faciles à dire, mais leur écho résonne sans fin» – Mère Teresa
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Livre ressource passionnant :
Au cœur des émotions de l’enfant d’Isabelle Filliozat
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Et leur empathie à eux, nos enfants?
Déjà tous petits on peut voir combien elle leur est naturelle et spontanée, les exemples sont nombreux * . En tant que parent, on peut toutefois contribuer à son épanouissement, voici quelques pistes :
- prendre le temps de lui parler des émotions et des sentiments liés à des situations ou à des problèmes donnés
- l’inviter à prendre soin des autres et partager leurs difficultés passagères mais aussi leur joie. Par exemple : fabriquer un petit cadeau/un dessin ou des biscuits pour un copain qui a perdu quelqu’un de sa famille ou dont les parents se séparent, pour quelqu’un de malade, pour une personne âgée seule ou pour un ami qui a réussi quelque chose de particulier…
- l’amener à voir qu’il peut faire plaisir aux autres grâce à un geste attentionné : une jolie table pour recevoir les invités (« que pourrait-on mettre sur la table pour faire plaisir à Papy et Grand-Mère? »),
- Le sensibiliser à l’impact de ses actions sur autrui
- Lui fournir l’occasion d’être utile aux autres.
- L’aider à réfléchir sur certains de ses commentaires à l’égard des copains, dans le cadre de l’école notamment
Et surtout…….lui donner l’exemple !
* Les bébés altruistes – Felix Warneken et Michael Tomasello, de l’Institut Max Planck, à Leipzig en Allemagne, ont mené pendant plusieurs années une série d’expériences sur l’altruisme.
Une vidéo : Altruisme chez le tout jeune enfant
Posté par Muriel Fallet