Rencontres, LES UNS LES AUTRES
Le 04 décembre 2013
STRADA La vie d’ici – CELNAT from YMEDIA on Vimeo.
DANS LA FAMILLE CELLE, ON A TOUJOURS DONNE LA PRIORITE AU TRAVAIL ET A L’ENTREPRISE BIEN AVANT LES LOISIRS ET LES ACQUISITIONS PERSONNELLES. LE RESULTAT EST LA. L’ACTIVITE DE MINOTERIE, QUI REMONTE AU XIXEME SIECLE, S‘EST ETENDUE A LA TRANSFORMATION DE CEREALES ET AUTRES MATIERES PREMIERES BIO. UNE DEMANDE CROISSANTE DE PRODUITS SAINS ET NATURELS SUR LE MARCHE NATIONAL ET INTERNATIONAL A AMENE L’ENTREPRISE, PILOTEE PAR JEROME CELLE, A CONSTRUIRE UNE DEUXIEME USINE SUR LEUR SITE DE SAINT GERMAIN LAPRADE.
L’OCCASION DE REVENIR SUR L’HISTOIRE DE CETTE ENTREPRISE QUI A SU GRANDIR EN RESTANT A TAILLE HUMAINE, ET DE CERNER CE QUI FONDE SON IDENTITE.
Un engagement dans le bio de plus de 30 ans
A la fin des années 70, les outrances de l’agro-industrie productiviste font naître une demande des consommateurs pour une alimentation plus naturelle et de qualité. Robert Celle crée alors Celnat pour la transformation et le négoce d’une première gamme de céréales bio transformées.
Ce qui ressemblait à un phénomène de mode s’avère être une lame de fond : la clientèle bio végétarienne continue de se développer. Celnat passe alors d’une activité de négoce à une activité plus axée sur la production. L’entreprise achète directement aux agriculteurs bio, stocke leurs récoltes dans ses propres silos, investit dans une première usine, des moulins, des entrepôts climatisés. Jérôme Celle voit dans cette progression parallèle au mouvement bio une démarche noble : Celnat apporte des produits sains aux consommateurs, respecte la terre, replace l’homme à sa juste place dans l’univers.
Une démarche d’entrepreneur
Après des investissements importants au cours des années 90, Celnat construit en 2013 une nouvelle usine qui montre que l’entreprise se projette à des dizaines d’années, augmente les volumes et élargit la gamme. Cette nouvelle unité de production, un petit bijou automatisé, sera dédiée à la fabrication de flocons et muesli (2 tonnes par heure) et fonctionnera en 2×8, c’est-à-dire avec des équipes qui se relaient de 8h du matin à 8h du soir. Elle serait en mesure de fonctionner en 3×8. L’ancienne usine quant à elle (1t/h en 2×8) continuera de produire les plus petites séries. Calcul rapide… Celnat s’est équipée pour répondre à une demande multipliée par 4.
Et devant ce nouvel outil, les salariés passent de l’inquiétude à l’enthousiasme.
Jérôme Celle, « L’entreprise, c’est avant tout une équipe » Fils aîné du fondateur, il arrive en 2001 dans l’entreprise, avec un regard qu’il a aiguisé à l’extérieur de l’activité familiale. Il s’investit beaucoup dans l’organisation interne, et, au cours des 12 années qui suivent, l’effectif passe de 43 à 63 personnes. « Une entreprise, c’est avant tout une équipe. Ce qui fait sa force, c’est l’Humain, les hommes et les femmes qui animent tout ça ! ” Une dizaine d’unités opérationnelles sont encadrées chacune par un agent de maîtrise. Elles fonctionnent sur le principe de subsidiarité. Explication . Les personnes aux postes les moins qualifiés s’efforcent par leur travail de soulager le chef d’équipe qui, de son côté, délègue tout ce qu’il est possible de déléguer en termes de compétences et de spécialités. A tous les niveaux de la hiérarchie on attend de chacun qu’il fasse son possible pour le bien de tous. « J’aime voir des gens qui s’épanouissent dans notre équipe et même celui qui exécute une tâche parcellaire a un rôle important dans l’organisation de l’ensemble. » Un principe qui développe l’autonomie, dans le respect des règles et des compétences, même si les décisions importantes in fine sont prises par les responsables hiérarchiques : « Pour qu’il y ait une qualité de travail, il faut de la paix dans le travail. »
Derrière l’exigence de qualité, des valeurs humaines Après une formation hôtelière, Jérôme Celle a travaillé longtemps pour Michelin, une autre entreprise familiale, qui a le goût de l’excellence. De son expérience d’évaluateur des bonnes tables pour le Guide Rouge, il a déduit que la réussite laisse peu de place au hasard, qu’il ne s’agit pas d’intelligence non plus, ou bien de celle du cœur, la racine du mot courage. Oui, la réussite serait plutôt le résultat de la volonté, du travail et de l’enthousiasme…
Investir la société S’il n’a pas aimé l’école, c’est parce qu’il aime se confronter aux réalités, réfléchir à la juste façon de vivre ensemble, polémiquer sur des sujets de société, et poser des actes. Il a, entre autres choses, créé en Haute-Loire un groupe d’entrepreneurs et dirigeants chrétiens et a pris sa carte dans un parti politique. “Il nous faut interroger nos comportements vis à vis des salariés et des clients, il nous faut remettre l’Humain au cœur de l’économie.”
Le bonheur de l’excellence « Quand on est au cœur de la vie d’une usine, il arrive qu’on touche la grâce. Ce bonheur que procurent l’excellence de la production, la beauté du geste, le souci du travail bien fait, c’est le même que l’on éprouve autour d’une bonne table. »
Posté par Joëlle Andreys