Rencontres, Culture, LES UNS LES AUTRES
Le 09 décembre 2012
Touchez la lumière… et le jeu peut commencer.
Petite Comète n’est pas seulement une nouvelle application iPhone et iPad. Si on vous en parle, c’est parce que c’est un jeu très zen, conçu non pas par une boite de prod’ cotée en bourse mais par un jeune homme de Haute-Loire, qui se déplace en autostop et vit du RSA le temps que sa Petite Comète décolle… Il vient de présenter son jeu à Independant Games Festival, il vise la préselection du concours en janvier et on lui souhaite la consécration en mars. On vous tiendra au courant sur www.strada-dici.com et en attendant de retrouver Petite Comète sur iDevice, on vous en dit trois mots.
Un jeu très zen
Dans le corps de Petite comète, on parcourt l’univers entre météorites, rencontres intergalactiques et pluies d’étoiles. L’option gyroscopique du téléphone est facile à prendre en main, intuitivement on trouve la façon de se mouvoir avec douceur, en caressant les astres au son d’une bande-son… forcément planante. Si l’objectif annoncé est de vider son esprit, Petite comète demande une présence certaine à ce qui se passe autour de soi : éviter les météorites, repérer les étoiles qui ont des histoires à nous raconter. Erwan a refusé d’utiliser les ficelles qui rendent addict. « Il existe des jeux qui te donnent des points si tu joues tous les jours, d’autres qui encouragent la session ininterrompue en te faisant gagner des objets qui te permettent d’aller plus loin dans le jeu. Je ne veux pas céder à la facilité de jouer sur les travers de la nature humaine comme le désir d’accumulation. »
La trajectoire du concepteur
Erwan Bancal a connu l’école à classe unique comme il n’en existe plus que très peu. Du CE1 au CM2, il apprenait la vie en arpentant les chemins des sucs du Velay avec son instituteur, bien trop souvent au goût de quelques parents. Devenus adultes, ces enfants ont tracé leurs propres chemins. Celui d’Erwan, à 27 ans, l’a conduit à la création de jeux vidéo. Sa Petite Comète vient d’entrer dans notre galaxie.
Est-ce parce qu’il aimait construire des mondes avec des legos et raconter des histoires ? Au collège, il se voit bien en réalisateur de film d’animation. Mais au lycée, Erwan se découvre une passion pour les maths qui relègue son apprentissage du dessin à l’arrière-plan ; « avec les maths on est maître de créer ce que l’on veut. Les premiers jeux vidéos étaient l’oeuvre de simples programmateurs informatiques avant que les équipes ne s’étoffent avec des artistes. »
Il se forme à l’IUT d’imagerie numérique du Puy, puis part travailler en Angleterre. « Un travail d’interface, pas très intéressant mais qui m’a donné une crédibilité en tant que technicien. » A Paris, il se spécialiste en I.A. (intelligence artificielle) en donnant une capacité sensorielle aux personnages d’un jeu produit par Sony. C’est une blessure à la main qui l’oblige à se reposer et fait ressurgir l’envie d’aller au bout d’un de ses projets de jeu vidéo ; il en a déjà une bonne dizaine derrière lui, mais aucun de suffisamment abouti pour une commercialisation. Il décide cette fois de prendre le temps de réaliser quelque chose, quitte à vivre de trois fois rien pendant deux ans. Pratiquant d’art martial, d’iaido, il a appris la patience et pris conscience qu’il pense trop : « Mon mental me fait souffrir. J’ai cherché à créer quelque chose qui me serve. » D’où sa création de Petite Comète, une application pour smart phone, un jeu qui n’en est pas vraiment un, plutôt une activité qui apprend à vider son esprit. « Comme lorsque tu fais de l’escalade, si tu visualises l’échec tu échoues, alors qu’en vidant ton esprit, tu dépasses la limite connue de tes capacités. » Dans le corps de Petite Comète, on parcourt l’univers entre météorites, rencontres intergalactiques et pluies d’étoiles. L’option giroscopique du téléphone est facile à prendre en main, intuitivement on trouve la façon de se mouvoir avec douceur, en caressant les astres au son d’une bande son… forcément planante. Si l’objectif annoncé est de vider son esprit, Petite Comète demande une présence certaine à se qui se passe autour de soi : éviter les météorites, repérer les étoiles qui ont des histoires à nous raconter. Erwan a refusé d’utiliser les ficelles qui rendent addict. « Il existe des jeux qui te donnent des points si tu joues tous les jours, d’autres qui encouragent la session ininterrompue en te faisant gagner des objets qui te permettent d’aller plus loin dans le jeu. Je ne veux pas céder à la facilité de jouer sur les travers de la nature humaine comme le désir d’accumulation. » Il se définirait plutôt dans la mouvance du mouvement indépendant, qu’on pourrait rapprocher du cinéma d’art et d’essai. Les jeux connaissent une ébullition créatrice, dus entre autre à la facilité d’adaptation à l’i-phone et autres téléphones compatibles. La différence avec le cinéma, c’est que le médium informatique est peu onéreux et qu’on peut gagner plus facilement de l’argent… Erwan souhaite juste que cette première application se vende suffisamment pour lui permettre d’enchainer sur d’autres projets, en indépendant.
Posté par Joëlle Andreys