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Le 07 décembre 2010
Je vais exposer des trucs qui ne sortent jamais, des pierres lourdes ou difficiles à transporter, fragiles… Les trucs de Tcharf, ce sont des sculptures de marbre ou d’albâtre. Derrière ce nom qui claque, et sous ses mots un peu bourrus, on lit la sensible Florence, Florence Tcharchafdjian. Vous connaissez ses BD pour les lire dans Strada, les ingénieux « c’est moi qui l’ai fait », elle peut être aussi luthière travaillant au 10ème de millimètre avec une pointe aux âmes, peintre, musicienne, parolière…
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Tcharf vit dans une vieille maison de 1733, « la Valpillière » une grande dame à histoires, qui force le respect. Elle l’a restaurée avec peu de moyens, de l’énergie et beaucoup d’invention en gardant ses blocs d’origine. Elle vit et pense pierre: « Je vois des sculptures partout et tous les soirs c’est différent. » Parfois, dans un de ses cailloux « trouvés-choisis », c’est la révélation. L’évidence. Alors elle s’engage fiévreusement, la nuit, le jour, à délivrer le corps humain enfermé dans sa gangue minérale.
Le geste pourrait être sembler brutal, il demande pourtant une délicatesse extrême. C’est une confrontation physique avec un matériau dur, difficile, dont il faut sentir les fragilités avant que qu’il ne se casse, et elles sont d’autant plus grandes que les blocs qui viennent à Tcharf, sont dits « à défaut« .
« Souvent c’est la tache d’origine qui me fait démarrer. J’y vois un cheveu, ça me fait dépasser une tête. Je rentre dans la pierre comme un scanner, souvent par le haut. Elle émet et je reçois. Dans ce ballet avec la pierre, je n’utilise pas mes muscles, je tape dedans comme dans une cible, avec la force de l’intention. Et de cette rencontre je nais à chaque fois. «
Elle travaille dans des chutes, de la récupération. « J’aime les grands choses, mais j’ai peu de matériaux. Ca a été un atout de manquer, j’ai appris à faire profit de la petite pierre. » Cette contrainte fut une direction de recherche et Tcharf donne naissance à des sculptures étonnamment concentrées.
Dans l’étreinte, les mains et les pieds disproportionnés s’empoignent et se rejoignent en une ligne de force, colonne vertébrale du couple. Mal de femme est un corps magnifiquement spiralé, ramassé dans la douleur, en introversion.
Alors que d’autres feraient de la dentelle, Tcharf noue de la pierre
TCHARF expose aux Ambassadeurs, rue Chaussade au Puy du 17 janvier au 11 mars des sculptures, ainsi que des instruments de musique de sa fabrication: « des sculptures qui chantent »
A l’IMPRO les cévennes où elle travaille en tant qu’éducatrice, elle encadre avec bonheur des ateliers d’art plastique. A decouvrir dans le hall d’entrée, 52 jardins miniatures dans des boites à chaussures. « je leur donne la même consigne à tous, mais leurs réalisations sont toutes différentes. Sans doute parce que je leur apprend que même dans un cadre exigeant, on peut rêver. »
Joëlle ANDREYS
MAL DE FEMME
Posté par Marie Laure DELAY
REYMOND Françoise - 20 janvier 2011
salut la Flo !
bravo pour ton article, c’est très beau ce que tu dis sur ta façon de sculpter!
je te dis à demain donc pour ton vernissage
grosses bises Françou
manon - 25 octobre 2011
un ptit lien vers son site:
http://creations.tcharf.free.fr/