Le 21 mars 2010
A peine entrée, Hélène me tend une paire de pantoufle, accroche mon blouson à un cintre à coté de la porte. La table est joliment mise, éclairée par le puits de lumière. Un plat qui mijote mêle ses odeurs d’épices à celle du bois qui brûle dans le poêle. Deux sièges invitent à s’assoir au salon. Les feuillets dispersés sur le bureau témoignent de l’activité qui règne parfois dans ce lieu, alors que le chat, que l’on devine par la boule qui soulève l’édredon rajoute à la quiétude du moment. Pour lire la suite de l’article, cliquer sur les trois points suivants
Nous pourrions nous trouver dans n’importe quelle petite maison, mais Hélène habite dans une yourte. Un plancher rond entouré et recouvert d’une toile. Un dôme de 7 mètres de diamètre pour installer une cuisine, un salon, une bibliothèque, une chambre et des toilettes (sèches). Une structure minimaliste dans laquelle elle vit toute l’année.
Seulement 40 mètres carrés pour tout rentrer : il faut aménager astucieusement !Un tissu qui serpente entre le solivage léger du toit, permet de ranger draps couvertures et vêtements…A l’entrée, cintres et pinces à linge sont des accessoires bien utiles pour suspendre des choses qu’on trouve généralement dans des placards.
L’idée à la base était d’être autonome, le plus possible. A cause d’une succession compliquée, Hélène décide de ne pas se battre pour garder la maison de sa mère dans laquelle elle habite, et choisit de changer de mode d’habitat. Comme ça, en une semaine. « Ce n’aurait pas été possible si je n’avais pas eu une voisine compréhensive qui m’a loué un bout de terrain, et le soutien du maire – un homme ouvert – qui a accordé le permis de construire ».
Elle entre alors en contact avec un accompagnateur à l’autoconstruction d’habitats légers, ( Rv Lhortolat, EcOasis de la Pinsole, Vanosc 07 ) qui l’aide à fabriquer et monter en trois mois la structure harmonieuse en pin sylvestre de la région sur un terrain du Mazet St Voy, à plus de 1000 mètres d’altitude. L’isolation est assurée par 10 cm de copeaux et de chaux dans le double plancher, et 3 couches de 1cm d’aiguilleté de jute sur les murs et le toit. En plein hiver, Hélène s’installe dans sa yourte, chauffée par un petit poêle à bois et un puits canadien.
« En partant de zéro pas de frustation : tout ce qui se rajoute est génial ! ha, le bonheur d’accéder à l’eau courante ! » : cela ne l’empèche pas de récupérer l’eau de pluie qu’elle utilise en priorité. Le raccordement à EDF est trop cher, alors Hélène installe deux panneaux solaires qui chargent des batteries pour cinq jours d’autonomie. Après deux années, sa production énergétique est complétée par une éolienne de bateau de cinq mètres de haut qui prend le vent du nord, celui qui souffle derrière le monticule abritant la yourte. Voici donnés par le soleil et l’air les 350 watts pour faire fonctionner son équipement électrique : soit un ordinateur et une free box, un extracteur de jus, un mixeur à légumes. C’est tout. Pas de frigo, mais une marmite norvégienne. Sa radio : un poste solaire et aussi à ressort que l’on remonte à la main.
La recherche de légèreté
« J’ai des souvenirs très heureux, petite, de vacances passées dans une bergerie, un chalet sans eau ni electricité, de randos la maison sur le dos, ou derrière la voiture en caravane… je crois que la vie m’a poussée à ça, à vivre de plus en plus légère, proche du dépouillement. » Et elle ajoute « moins j’en ai, mieux je me porte » ! une petite phrase qu’elle a empruntée à Eileen Caddy, comme celle ci » Tu peux changer en un clin d’oeil si tu choisis de le faire ». Hélène en est un exemple lumineux. Si son mode d’habitat n’est pas envisageable par la grande majorité des gens, il surprend, attire ou révulse, interroge en tout cas sainement sur notre mode de vie et de consommation.
JA
la petite phrase d’Hélène est une citation d’Eileen Caddy « Tu peux changer en un clin d’oeil si tu choisis de le faire »
Jules : J‘ai construit une yourte au fond du jardin. 5 mètres carrés pour loger de la famille, des amis, ou parfois quelqu’un dans le besoin. Plus on en verra, plus on avancera pour le droit au logement pour tous. Cet habitat léger est dans un vide juridique qui rend encore plus précaire la situation des familles qui se logent ainsi.
STRADA aime : YURTAO, la voie de la yourte Site politique et spirituel, pour le droit à l’autodétermination de l’habitat social écolo. Poétique et sage. http://yurtao.canalblog.com/
Hélène Closset vit dans une yourte au Mazet Saint Voy depuis 2007.
Elle organise des stages de «jeune et randonnée» et anime sous sa yourte des ateliers de cuisine.
association HOLICOR
Tel : 04 71 59 70 84
Posté par Joëlle Andreys
ARBET - 7 avril 2013
EST IL POSSIBLE DE VOUS RENCONTREZ DANS LES PROCHAINS MOIS POUR ME RENDRE COMPTE SI CETTE MANIERE DE VIVRE POURRAIT ETRE POSSIBLE
Joëlle Andreys - 8 avril 2013
Vous avez les coordonnées d’Hélène Closset dans le corps de l’article.