Le secteur du BTP français présente trois systèmes de construction de maisons en bois : le madrier empilé, le poteau-poutre et l’ossature bois. Ce dernier correspond parfaitement à la définition de l’écologie appliquée à l’habitat : «Utiliser un matériau renouvelable (disponible) et l’utiliser en intégrant la notion de partage et de réutilisation possible pour les générations à venir».
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Le bois est un matériau renouvelable, gérable de manière raisonnée, qui possède un bon coefficient d’isolation et stocke le CO2. L’ossature, qui n’est que le squelette du bâtiment, l’utilisera en armature, en petite quantité, et permettra l’adjonction d’un isolant qui viendra remplir les «vides» prévus en fonction des dimensions et des contraintes de cet isolant.
Il ne suffit cependant pas de choisir l’ossature bois pour construire écologique : le choix des traitements utilisés, des isolants rajoutés, du système de chauffage et des équipements est aussi à prendre en compte.
Traiter son bois n’est pas la meilleure chose à faire
Il existe plusieurs façons de traiter le bois :
Le trempage : le bois est immergé dans des bains de produits chimiques. Ce procédé est polluant (fabrication du liquide, recyclage..) et sanitairement inacceptable.
Le système en «autoclave» : il permet aux produits de pénétrer en profondeur dans les cernes des bois. Ce traitement est très efficace mais la composition du produit est critiquable.
L’oléothermie et la réification : ces nouveaux traitements font appel à des produits naturels, mais ils sont néanmoins relativement énergivores et plus coûteux…
La meilleure des protections est l’essence même du bois. Des arbres comme le Douglas, que l’on trouve dans nos régions, présentent une protection naturelle (sans ajout de produit). Respectueux de l’environnement et des hommes, le robinier, le chêne, le châtaignier, le mélèze et d’autres… se suffisent à eux-mêmes pour se protéger des attaques.
Choisir son isolant
Un bâtiment en bois isolé avec de laine minérale ne nous semble pas acceptable sur les plans environnemental et sanitaire pour plusieurs raisons : la fabrication de la laine minérale demande beaucoup d’énergie, sa nocivité est réelle, et, en fin de vie, elle n’est pas compostable et reste difficilement recyclable.
La fibre de bois, la ouate de cellulose, le chanvre, la plume, la laine de mouton, le coton recyclé et d’autres matériaux ont un impact faible ou quasi nul sur l’environnement tout en présentant d’excellents résultats d’isolation thermique.
On peut aller encore plus loin avec la paille.
La paille, un «déchet agricole», vecteur de lien social
La paille présente des caractéristiques thermiques, acoustiques et sanitaires exceptionnelles. Avec des techniques de mise en œuvre efficaces, ce «déchet agricole» possède le meilleur rapport qualité/prix. De plus, sa mise en œuvre induit un véritable renouveau du lien social. En s’approvisionnant chez l’agriculteur le plus proche, on resserre et on recrée les liens de voisinage. Construire en paille interpelle les passants. Il suffit de participer à un chantier en bordure de route pour constater l’étonnement et la surprise des passagers des voitures : certains s’arrêtent et la discussion s’engage ! Construire en paille est un vecteur formidable de lien social et même intergénérationnel.
Norbert Fauvet, association ACCENT
Accent est une association dont le but est de former et d’informer pour un habitat sain, économique et écologique. Formations : – «Initiation à la conception d’une maison ossature bois et isolation paille» les 6 et 7 décembre à Yssingeaux.- «Projet d’éco-construction, d’éco-rénovation : aide à la décision» les 13 et 14 décembre à Yssingeaux.Association Accent – Chanoux 43140 RETOURNAC tel/fax : 04 71 58 43 81 Site http://asso.accent.free.fr
Posté par Joëlle Andreys