Le 08 septembre 2017
Le droit de se planter
Il trébuche, vacille, tombe et se relève. On ne dit pas d’un enfant qui fait ses premiers pas que sa chute est un échec. On sait que tomber est une étape indissociable de l’apprentissage de la marche, que traverser des incertitudes et des ratés est un facteur d’amélioration ; alors pourquoi, devenu adulte, n’applique-t-on pas la même logique à nos plantages, quels qu’ils soient ?
Encore faut-il ne pas se planter au même endroit. Comme le dit Magali à ses élèves de primaire : pourquoi refaire la même erreur alors que tu en as tant d’autres à découvrir ?
En fait, on ne perd jamais vraiment. Une citation célèbre de Nelson Mandela : je ne perds jamais : soit je gagne, soit j’apprends » reprend les fondamentaux de Sun Tzu dans l’Art de la guerre ; « si tu perds un combat, ne perds pas la leçon. » On pourrait ajouter que si l’on abandonne par peur de l’échec, alors là, ça ne fait ni une, ni deux, on perd tout – la partie, la possibilité d’apprendre et la dignité.
En France, ‘tomber de haut’ ça fait mal. Il parait que nous, français, mettons 8 à 9 ans à nous relever d’un échec professionnel, 8 à 9 fois plus longtemps qu’un norvégien, par exemple. Alors qu’aux Etats-Unis, on célèbre les grands plantages d’entrepreneurs, d’ailleurs souvent suivis de belles réussites. Redonner sa chance à quelqu’un qui vient d’essuyer un ratage ne serait pas faire preuve de compassion ou d’humanité, ce serait avoir de bonnes notions en probabilité…
Une réussite, aussi flamboyante soit-elle, ne met jamais à l’abri d’un plantage ultérieur. L’important, pour bien vivre, serait plutôt d’accepter de ne pas pouvoir tout prévoir et d’essayer quand même, d’agir encore, quoiqu’il advienne.
La vie est un risque permanent. Elle exige son lot d’expérimentation à chaque instant.
C’est aussi ce qui lui donne sa saveur. Alors, si nous célébrions nos échecs comme nos succès ?
Edito STRADA La vie d’ici N38 automne 2017
STRADA La vie d’ici N°38 Automne 2017
Vous pouvez le feuilleter en ligne ici,
ou bien aller en chercher un dans un des nombreux points de dépôt chez nos annonceurs-partenaires
, ou encore, pour être sûr de plus rater un seul numéro,
abonnez-vous au service d’envoi postal,
!
Lire d’autres numéros de Strada
Posté par Joëlle Andreys
Catherine - 26 septembre 2017
Et oui !…
…se planter, c’est toujours planter !
Robert - 26 septembre 2017
Je dirai même plus : C’est en se trompant que l’on apprend car comme dit le proverbe » quand le soja pousse sur la montagne le sage s’achète des chaussures à crampons », ça n’a rien à voir mais j’adore l’absurde…
Jacques - 27 septembre 2017
Tout à fait d’accord avec ce concept