Le 11 avril 2024
Mon TRAVAIL et/ou mes ENFANTS ?
« Regarde, ‘Elle’ sait que c’est vrai, ‘Elle’ ne dit rien. » Ce sont les mots de ma cadette parlant de moi (?). Un grand moment de solitude dans ma vie de working mum. Rapide retour en arrière pour comprendre la scène.
Nous sommes jeudi soir, retour d’école post-étude, goûter, vérification des devoirs, échanges sur les aventures de la journée puis distribution des rôles de la soirée car ce soir j’ai rendez-vous… pour le boulot, évidemment ! Cela arrive parfois, on s’adapte aux clients. Cependant, le ‘parfois’ a son importance et il semble qu’il y ait une dissonance sur la perception du ‘parfois’ entre ma fille cadette et moi. En général, mes grenouilles adooorent ces moments d’autonomie, synonymes de liberté encadrée, de repas plus détendus et moins équilibrés #repasdevantlatélé #vivelesraviolis #cestmoiquicommande.
Mon travail et/ou mes enfants
Arrive le moment du départ, « Bisou Machérie1, bisous Machérie2, à tout à l’heure ! ». Et là, c’est le drame. En moins de 3 minutes, la sérénité s’est transformée en stress, puis en colère. « Tes clients passent TOUJOURS avant nous, tu n’es JAMAIS là, tu viens d’arriver et tu repars. » Bizarrement, la télé qui aurait pu distraire un instant fait sa mise à jour, la grande soeur file se barricader dans sa chambre, le chien saute de partout avec sa balle baveuse… Ambiance rodéo.
Mais là je dois partir ! Mon client m’attend, s’est organisé, il est hors de question de ne pas y aller. Donc, on fait quoi ? Je dis : « Non, le boulot ne passe pas avant Meschéries. Oui, vous êtes ma priorité, mais là… J’ai un rendez-vous, point ! ». La grande vient à la rescousse et tente d’expliquer que Maman fait au mieux, qu’elle a un rendez-vous, que c’est important… Puis la phrase qui tue. Ma cadette est une tireuse d’élite. Elle répond : « On passe TOUJOURS après son travail et regarde : ‘Elle’ sait que c’est vrai, ‘Elle’ ne dit rien. Vous me voyez venir ? Bien sûr le ventre se noue, évidemment la culpabilité se pointe. La porte se ferme sur des yeux humides, les nôtres. Partir ce soir n’aura pas été simple. Mais voici ce qui m’a aidé.
Tips à l’attention des parents qui culpabilisent
- Me sentir décidée a rassuré ma fille. Pas d’incertitude donc, pas de faille où s’infiltrer. • La crise a duré le temps de vie que je lui ai laissé. Une fois le dos tourné, cela a été réglé.
- Le vrai sujet de ma fille était de faire passer son message, pas de me faire rester. Je lui ai donné un engagement pour le lendemain, auquel je me suis tenue.
- Le portable a (quasi) disparu. Quand je suis avec elle, je suis présente à 100%, je m’intéresse, questionne, écoute vraiment, fais la folle, rigole, râle.
- Place aux rituels ! Un repas ensemble avec ce qu’elles aiment, un moment fort d’attention.
La semaine suivante, j’ai annulé un repas professionnel. Vous savez ce qu’elle m’a dit la Grenouille ? « Vas-y Maman, je sais que c’est important ». Je suis restée fidèle à ma parole et on a regardé Friends ensemble.
06 18 49 87 48
Posté par Vanessa Coste-Oukoloff