Randonnée céleste, TOUS HORIZONS
Le 07 mars 2025
La constellation du cocher et ses chèvres
Chez les Mésopotamiens, cette partie du ciel était déjà associée à un char (dessiné par des étoiles attachées aujourd’hui au Taureau) et à son conducteur, le dieu Marduk. Les Grecs ont conservé cette vision de « celui qui tient les rênes » et y ont adjoint une chèvre et des chevreaux, grimpés sur son épaule. Selon certains auteurs, il ne s’agit pas d’un simple caprin mais bien d’Amalthée, nourrice de Zeus, et dont une corne brisée est devenue la corne d’abondance.
Repérage
Pour trouver la constellation, suivre la flèche qui part de la grande casserole, ou bien celle qui débute du centre de la ceinture d’Orion et se prolonge en direction de sa tête. On repère facilement l’hexagone irrégulier caractéristique du Cocher.
Son astre principal se nomme Capella, la fameuse « petite chèvre » en latin. Sous notre latitude, celle-ci ne se couche jamais vraiment, et marque la limite des étoiles circumpolaires. Elle est aussi la sixième étoile la plus brillante du ciel et annonce par son lever celui des grandes constellations d’hiver, comme Orion et le Taureau.
Pour trouver les chevreaux qui l’accompagnent, jetez un œil à l’encart en haut à droite de la carte. Ils forment un petit triangle en dessous de Capella, le plus brillant étant noté par un « ε » (epsilon). Mais qu’est-ce que ces étranges notations ? Vous aurez peut-être reconnu des lettres grecques ? Il s’agit de la désignation dite « de Bayer » très utilisée en astronomie.
La désignation de Bayer, une plongée dans les milieux savants de la fin de la Renaissance
Ce système de notation établie en 1603 par l’astronome du même nom propose d’organiser l’appellation des étoiles en fonction de leur constellation et de leur luminosité (C’est parfois plus compliqué que cela). Globalement, les étoiles les plus notables reçoivent une lettre grecque suivie du nom latin de leur constellation. Ainsi, α Aur est le diminutif de « Alpha Aurigae », c’est-à-dire l’étoile alpha – la plus brillante – d’Auriga (le Cocher).
Puisque nous avons-là une carte d’Auriga, on ne fait pas figurer « Aur » à la suite de la lettre grecque. Au contraire, vous voyez qu’une étoile importante, El Nath, est désignée comme « β Tau ». Il s’agit en fait de l’étoile beta du Taureau, qui n’appartient donc pas officiellement au Cocher. Elle reste pourtant traditionnellement attachée à son tracé.
À noter que la désignation de Bayer est extrêmement populaire et que vous la retrouverez sur de nombreuses cartes et chez les fans d’astro, mais elle n’est pas la seule et se superpose à bien d’autres appellations ainsi qu’à des noms propres, qui sont autant de traces de l’histoire de l’astronomie.
Posté par David Geneste