Le 17 avril 2024
Salle de La Grenette, à Craponne-sur-Arzon
18:00
La projection est accompagnée de l’exposition «Raconte-moi ta vie», réalisé par la classe UPEAA du lycée Auguste Aymard.
Un film pour rencontrer les jeunes qui ont traversés le monde, les déserts, la Méditerranée pour venir jusqu’à nous.
Entièrement tourné au Puy-en-Velay, le film interroge des jeunes partis de leur famille, alors âgés de 13 à 15 ans. Ils sont ce qu’on appelle des Mineurs isolés, ou MNA, mineurs non accompagnés, des migrants.
Chaque année, des milliers de jeunes, d’Asie, d’Afrique, quittent leur famille et prennent la route. Ils ont entre 13 et 15 ans. On les appelle « migrants », « réfugiés », « exilés », ou d’autres appellations génériques qui ne correspondent à aucune réalité.
Ils errent de pays en pays, traversent des déserts. Travaillent pour un repas chez des patrons peu scrupuleux. Certains tentent la traversée de la Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes et françaises.
Des milliers y laissent la vie.
Quelques survivants de ce voyage insensé nous racontent : Qu’est-ce qui fait qu’un jour on part ? A quoi pense-t-on au moment de partir ? A quoi rêve-t-on pendant ce voyage ?
Le projet
L’idée du film est venue de la rencontre avec ces jeunes survivants d’un voyage improbable. Venir jusqu’à nous leur a demandé des mois, voire des années d’efforts et de souffrance.
Une fois en Europe, en France, une autre épreuve les attend, la bataille administrative pour obtenir des papiers qui leur permettront de rester et de vivre libres, galère qui peut durer des années.
Ce film recueille leur témoignage, leur histoire, mais nous les interrogeons surtout sur ce qui se passe dans leur tête. Qu’est-ce qui fait qu’à un moment on part ? Qu’est-ce qui fait que l’on est prêt à endurer les souffrances d’un tel voyage ? A risquer sa vie ?
… et d’autres encore qui passent, donnent un coup de main, apprennent à manipuler le matériel, le temps d’une journée ou d’une heure.
Pour comprendre notre démarche :
Il y a précisément 60 ans, en 1961, Jean Rouch et Edgar Morin réalisaient un film intitulé Chronique d’un été. Le titre original devait être Comment vis-tu ? Ils posaient la question à des jeunes, sur fond de guerre d’Algérie et de décolonisation.
Leur film Chronique d’un été est un film essentiel dans l’histoire du cinéma. Il est l’inspiration de tout un courant de cinéma que l’on appelle Cinéma vérité et de la Nouvelle Vague, terme inventé par ce même Edgar Morin.
60 ans plus tard, nous nous sommes posés la question : qu’aurait fait Jean Rouch devant l’afflux de jeunes que l’on appelle « migrants » ? Sans aucun doute il aurait fait un film, peut-être pas celui-là mais nous sommes partis de l’idée que Jean Rouch aurait pu poser cette question : à quoi rêvais-tu en prenant la route ? A quoi pense-t-on lorsque l’on quitte sa maison, sa famille, son quartier, son village à 13 ans et que l’on est le fruit de cette décolonisation entamé voilà 60 ans ?
Michèle Blumental a eu l’occasion de côtoyer Jean Rouch qui lui a permis de réaliser ses premiers films en l’accueillant dans son studio du Musée de l’Homme à Paris pendant de longs mois, sans jamais mettre en défaut sa générosité.
Ce film est aussi un hommage à ce grand homme qu’était Jean Rouch.
Il faut également rappeler que le 2e réalisateur de Chronique d’un été, Edgar Morin a fêté ses 100 ans en ce mois de juillet.
Pour en savoir plus
https://cinesyncope.fr Vous pourrez y voir un teaser/extrait de ce premier volet.
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