Le 09 août 2024
La constellation de la sandale
En 2020 Sandrine Cnudde entreprend une marche en Occitanie. Au fil de sa randonnée elle s’arrête dans des librairies ou chez l’habitant pour lire ses textes et échanger avec le public. Le chemin s’avère plus difficile que prévu ; en cette fin d’été la chaleur est pesante, les dénivelés épuisants. Le covid est encore là avec son cortège de nouvelles habitudes. Les doutes et les appréhensions qui habitent les uns ou les autres.
Sandrine marche, elle avale les kilomètres, prend des photos et des notes, engrange la matière qui lui servira à la réalisation d’un livre. Depuis Uzès jusqu’à Bagnères de Bigorre elle ne lâche rien. Ce livre est le reflet sincère d’une plongée en elle-même.
Sandrine Cnudde n’en est pas à sa première expérience. Un carnet, un crayon et une paire de chaussures de randonnée en guise d’outils, celle qui était architecte paysagiste est devenue poète. Elle part seule à pied, en Écosse, aux Pays Bas, en Norvège, au Groenland…
Des destinations jamais choisies au hasard, des projets longtemps mûris ; ce sont les expériences vécues qui sont source d’inspiration. Des expositions, des publications, des livres d’artiste sont nés de ces aventures solitaires
La constellation de la sandale
C’est après son voyage en Norvège que je l’ai rencontrée. Elle rentrait d’une marche difficile autour d’Ulvik, le village du grand poète Olav H. Hauge. Ce poète norvégien nous l’avions mis à l’honneur à la médiathèque grâce à mon ami François Monnet, traducteur, photographe, créateur d’évènements poétiques ; il a longtemps vécu dans ce pays scandinave. De ce voyage, Sandrine a fait un livre : Le vide et le reste publié chez Tarabuste en 2012.
Dans Habiter l’aube elle raconte sa descente de la Vézère, à pied, de nuit avec son chien, à la rencontre des sites peints préhistoriques.
Dans Patience des fauves elle dévoile la géographie de la Lozère. Se juxtaposent des notes, des poèmes, un journal, des flashs info, et les paysages intérieurs viennent en résonance avec les paysages traversés.
Dans la gueule du ciel présente une communauté inuite de la côte orientale du Groenland. Le livre accompagné de photos trace des portraits plein de vitalité. « De ces neuf longs poèmes, que j’ai pensés comme des glaciers, s’échappent des aphorismes, comme autant d’icebergs issus de choses vues, entendues ou lues sur place. »
Alors plus un instant à perdre, partez vite sur les pas de Sandrine Cnudde.
Médiathèque de Saint-Vincent
Posté par Elisabeth Cultien