Le 26 mars 2025
Repérage
Nous voici de retour dans le zodiaque céleste, donc proche de l’horizon. Il est assez simple de repérer la Vierge : il suffit de suivre le chemin A, qui démarre avec la courbe de la queue de la Grande Ourse, jusqu’à tomber sur Arcturus, puis de continuer environ sur la même distance pour trouver Spica. N’importe quel horoscope nous rappellera que l’on doit trouver non loin de là le Lion d’un côté et la Balance de l’autre.
À l’aide des autres étoiles de la constellation – qui sont beaucoup moins brillantes – on peut composer la silhouette de la Vierge, comme à moitié allongée sur l’horizon sud- est en début de nuit (puis plein sud au fur et à mesure que la nuit ou que la saison avance).
Description
Spica (l’astre principal de la Vierge) est une étoile bleutée et l’une des plus brillantes du ciel. Sa lumière varie très légèrement car elle est en réalité composée de deux étoiles extrêmement proches orbitant l’une autour de l’autre. On parle d’une étoile binaire, dont il existe plusieurs types ; ici il s’agit plus précisément d’une « binaire spectroscopique ». Elle se situe à environ 250 années-lumière de nous. Autant dire dans le même quartier à l’échelle de notre galaxie. Pourtant s’il l’on pouvait aller de Paris à Sydney en 1 seconde-chrono, il nous faudrait, à cette même vitesse, plus de 44 siècles pour atteindre Spica…
L’étoile forme, avec Arcturus (du Bouvier – cf. Strada n° 60) et Regulus (du Lion – cf. Strada n° 56), le triangle du printemps qui lie les trois grandes constellations de cette saison et retrace notre parcours des grands chemins printaniers fleuris d’étoiles !
La déesse SHALA
La constellation est très ancienne et est déjà évoquée dans le catalogue d’étoiles mésopotamien appelé MUL. APIN, document qui nous a transmis un savoir astronomique datant de plus de 700 ans avant notre ère.
La constellation (en fait une partie de la constellation actuelle) y est nommée le « sillon ». La graine qui y est semée n’est autre que Spica, qui pourra figurer également dans cette culture céleste l’épi d’orge tenue par Shala, déesse mésopotamienne des semences et du climat. Et cette représentation n’est pas due au hasard : il y a 3 000 ans, le lever héliaque* de Spica avait lieu durant la période des semailles. Ainsi cette zone du ciel est liée depuis des millénaires à la fécondité.
Ce symbole s’est diffusé jusqu’aux Romains, à qui l’étoile doit son nom actuel qui signifie « l’épi »
en latin. Cet épi, c’est celui de blé que tient la Vierge jusque dans les représentations les plus contemporaines.
* qualifie le lever d’un astre à l’aube, en même temps donc ou presque que le soleil.
Posté par David Geneste