Le 25 septembre 2008
LES NOUVEAUX MOULINS A VENT
Depuis peu, je me suis mis à aimer ces énormes marguerites à trois pétales, qui poussent sur nos crêtes ; mais étant génétiquement un continental, je me garderai de parler de celles qui émergent des océans…
Sensibilisé par des Verts, face à l’insolente érection de ces mâts, tagueurs de paysage, bousilleurs d’oiseaux, pollueurs acoustiques, je me sentais une âme de Don Quichotte. Toutes ces nuisances, disait-on encore, pour récupérer seulement quelques kilowatts, au bon vouloir d’Eole !
J’ai changé…
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Après avoir beaucoup observé sous différents ciels ces nouveaux paysages animés, je les trouve beaux. Et en disant cela, je pense à nos ancêtres. Eux aussi ont dû s’inquiéter en regardant s’ériger ces massives tours de bois, gesticulantes et gémissantes dans l’effort, ces puissantes machines bonnes à tout faire, prémices d’une mécanisation industrielle, exploiteuse jusqu’alors de la seule force animale. Et ces mêmes machines, aujourd’hui nous les restaurons, non pas pour leur fonction initiale, mais pour les réinsérer dans leur paysage !
Le bruit, le chuintement de nos éoliennes évoque, selon l’air du temps, celui du vent dans nos rochers phoniques ou les gémissements du vieux pin courbé sous la Burle… Dans le rythme effréné qui nous agite, leurs grands gestes lents semblent battre la mesure d’une musique apaisante ; ils rappellent les signes que se faisaient autrefois les faneurs et les moissonneurs, s’interpelant de part et d’autre de nos vallons : gestes d’amitié et de connivence qui ponctuaient un dur travail dans une nature harmonieuse.
Ces calmes machines, nouveaux moulins à vent du 21ème siècle, rappellent à chacun que l’homme et la nature doivent entretenir de bonnes relations. Elles restent sereines devant l’insolente vitesse de polluantes voitures, dévoreuses à une toute autre échelle d’une énergie qu’elles s’efforcent, elles, d’emprunter au vent.
Posté par Joëlle Andreys