Le 06 décembre 2016
Quel est le rapport entre un réacteur d’avion et un conduit de cheminée ?
Après avoir passé plusieurs années dans l’armée de l’air comme mécanicien avion, Thierry Jaurin a décidé de revenir sur les terres de Haute-Loire. Pour quelle reconversion ? Les études sur l’évacuation des générateurs de chaleur et leurs systèmes de sécurité sont assez proches de la mécanique qu’il connait, une formation accélérée sera suffisante pour lui mettre le pied à l’échelle de ramoneur-fumiste. Il se met à son compte sous l’enseigne Au Petit Ramoneur 43. En quoi consiste son travail ? Principalement la vérification et le nettoyage des conduits d’évacuation de fumées, que ce soit ceux des poêles, des cheminées ouvertes (les cantous), ou ceux des chaudières. Un travail qu’il est nécessaire d’effectuer une fois par an ; autant dire que de septembre à novembre les ramoneurs ne chôment pas.
Ramoner une fois par an, une obligation
Pour garantir la sécurité des personnes et la longévité du matériel, avoir un conduit d’évacuation des fumées des appareils de chauffage en bon état est indispensable.
Thierry nous a raconté qu’il n’est pas rare que les conduits se retrouvent obstrués entre deux saisons de chauffage. Principalement par des mésanges, mais il a aussi trouvé des merles, un pigeon et des essaims d’abeilles…Un pigeon au barbecue, ce n’est peut être pas si mal ? En fait, au lieu de se consumer, les bestioles font refluer les fumées à l’intérieur de l’habitationet là, on se rend vite compte qu’on a besoin d’un ramoneur.
Plus léger qu’une plume d’oiseau, et pourtant… Savez vous qu’un millimètre de suie à l’intérieur de votre poêle peut faire baisser son rendement de 7% ? En se soumettant à l’obligation annuelle de vérification et de nettoyage, vous augmentez le rendement de vos appareils, quitte à vous retrousser les manches et frotter vous même l’intérieur de votre poêle.
Les trois principales techniques de ramonage
On représente traditionnellement le ramoneur avec une échelle, parce que c’est à partir de votre toit, armé d’un hérisson lesté d’un poids, qu’il débarrasse les conduits des résidus de goudrons. Cette technique par l’extérieur a l’avantage de permettre une vérification visuelle de l’état de la maçonnerie, (la souche de la cheminée), et des éventuelles infiltrations en son pourtour.
On peut aussi ramoner par le bas, depuis l’intérieur de l’habitation en utilisant des cannes de ramonage télescopiques en fibre de verre.
Quand le conduit présente des masses de goudron durcies, alors il faut le passer à la machine à débistrer. C’est souvent le cas des cheminées mal étudiées ou pas assez isolées.
Le faire soi même ?
Pourquoi pas. Si vous êtes équipé d’un hérisson du diamètre de votre conduit, que l’ascension de votre toit est sans risque et votre aspirateur est efficace, alors vous pouvez effectuer vous-même le nettoyage et la vérification de votre installation, mais sachez qu’en cas de sinistre, les assurances habitation ne couvrent pas les dommages occasionnés par l’appareil de chauffage si vous n’avez pas le justificatif du passage d’une entreprise de ramonage de moins de 12 mois, cela depuis une loi de 1996. Et les bûches de ramonage, alors ? A quoi servent-elles ? Simplement à catalyser les goudrons en une substance proche de la meringue, qui facilitera le ramonage et évitera peut être une opération plus lourde de débistrage.
Bien utiliser son appareil de chauffage
Pour éviter les dépôts de goudron et optimiser le rendement de son appareil de chauffage, on a tout intérêt à s’appliquer à une mise en chaleur rapide. Pour démarrer le feu, on ouvre le tirage, et on lance un grand feu qui activera l’aspiration des fumées.
La plupart des utilisateurs de poêle ou de cheminée commence par déposer du papier journal, puis du petit bois, puis des bûches, et craque une allumette qui embrasera l’ensemble depuis le bas. Il faut comprendre que que lorsque l’on s’y prend ainsi, les 15 à 20% d’humidité contenue dans les bûches gaspilleront l’énergie des premières flammes.
De l’allumage par le haut… appelé aussi allumage inversé
D’autres allumeurs de foyer, beaucoup plus rares, mais plus avertis, font l’inverse. L’allumage par le haut consiste à placer d’abord les plus grosses bûches, puis à élever sa pyramide de petit bois, le plus petit à la cime, on s’aide d’un allume feu… et hop ! Par le haut, les premières flammes vont amorcer le tirage du conduit. Au début, on n’y croit pas, mais essayez, vous verrez que cette méthode d’allumage fonctionne également très bien. ( visu allumage par le haut)
Au feu les idées reçues !
Quand vous voyez les flammes s’élever, vous croyez, comme tout le monde ou presque, que ce sont les bûches qui brûlent ? Que nenni. Ce n’est pas le bois qui brûle. Mais alors c’est quoi ? Mon petit doigt ?
Quand vous mettez votre four sur la position pyrolyse pour activer la disparition des résidus alimentaires, la matière se désagrège sans qu’il n’y ait de flamme, n’est ce pas ? Pour le bois, dans une atmosphère pauvre en oxygène, ça se passe de la même façon : sous l’effet de la chaleur, du gaz se sépare de la matière. La flamme ce n’est pas de la matière qui s’enflamme, mais du gaz, celui que dégage le bois sous l’effet de la chaleur… D’où l’intérêt de monter très vite son foyer en température, pas seulement pour obtenir plus de tirage, donc d’oxygène, mais aussi pour une meilleure combustion des gaz.
C’est quoi un fumiste ?
L’utilisation argotique du mot « fumiste », comme une critique d’un comportement paresseux et opportuniste, est tirée d’un vaudeville de 140 mettant en scène un ramoneur fantaisiste. Le « fumisme », est aussi un courant de pensée humoristique de la fin du 19ème siècle.
Un conseil
Faire ramoner après la saison de chauffe au printemps, c’est mieux ! les ramoneurs sont plus disponibles.
Posté par Joëlle Andreys