Nature, Escapades, TOUS HORIZONS
Le 21 juin 2021
Langue de vipère ?
Avez-vous déjà observé le magnifique regard d’or d’une vipère ? Non ? Il est vrai que nombreux d’entre nous en ont peur ; les mythes autours de nos reptiles ont la vie dure et une image négative leur colle aux écailles. Piètre opinion donc pour ces animaux pourtant très utiles et protégés. Nous allons ici vous les faire connaitre, afin de ne plus en avoir peur et surtout, savoir comment cohabiter avec eux.
Serpents, lézards & Cie…
Tout d’abord, il s’agit de les connaitre pour désamorcer nos peurs : nous avons en Auvergne 17 espèces de reptiles : 8 serpents, 6 lézards, 2 tortues et 1 gecko !
Rendez-vous sur le site de l’Observatoire des Reptiles d’Auvergne où vous pouvez trouver l’atlas des Reptiles d’Auvergne qui décrit les espèces que nous pouvons croiser chez nous et leurs modes de vie : https://observatoirereptilesauvergne.wordpress.com/les-reptiles-dauvergne/
Plutôt discrets, relativement casaniers et surtout très farouches, les serpents n’apprécient guère la compagnie des Hommes, et évitera tout contact avec cet ultime prédateur.
Les serpents disposent de facultés fascinantes, comme un odorat et une vue d’une grande précision, leur offrant des possibilités de stratégies d’attaque très efficaces : chasse à l’affût, glandes à venin, déplacements dans les arbres pour certaines espèces… Grace à la couleur de leurs écailles, ils peuvent se camoufler dans le paysage, à l’abri de leurs prédateurs et du dérangement.
Les reptiles sont des animaux à sang froid, leur température interne varie en fonction de la température du milieu où ils se trouvent. Ainsi, ils hibernent en hiver ; et du printemps à l’automne ils passent beaucoup de temps à réguler leur température, soit à se chauffer au soleil, soit à se cacher à l’ombre pour se refroidir.
Vipère péliade que l’on trouve chez nous, en altitude : cette photo a été prise au Mezenc par Marine Schmitt
Des espèces en danger
Les serpents accusent une forte diminution de leurs effectifs ces dernières années. En effet, il pâtit de la destruction de son habitat : bocage avec haies, murets et bandes enherbées. De ce fait, ils se rapprochent de l’homme car, parfois, les derniers endroits où il peut retrouver un écosystème proche de ses besoins naturels se trouve dans nos jardins…
Toutes les espèces de reptiles sont des espèces protégées, même la vipère dont le statut de protection intégrale lui a enfin été donné en ce début d’année 2021. Il est donc interdit de tuer les reptiles autant que leurs milieux de vie.
Que faire quand on rencontre un serpent
… dans la nature ?
Un serpent n’attaque pas par plaisir, il préfère fuir l’homme ! Mais lorsqu’on le surprend ou si l’on s’en approche de trop près, il se défend ! Respectez donc un périmètre de 1,5 m pour éviter que le serpent ne se sente attaqué : laissez le tranquille, il passera son chemin.
… dans son jardin ?
Les jardins à la campagne sont souvent appréciés des serpents, il s’agira de leur proposer un coin qui lui est favorable, où enfants et animaux domestiques n’iront pas jouer : chacun chez soi ! Réservez une zone de votre jardin qui constituera son lieu de vie : herbe non tondue, mare, mur de pierres sèches, tas de bois… Et pour éviter de vous déranger mutuellement, l’idéal est d’installer ces abris loin de vos lieux de passage.
Les serpents sont en outre des très bons auxiliaires au jardin ! Ils sont prédateurs de nombreux ravageurs : chenilles, limaces, cloportes, rongeurs, etc.
… dans ma maison ?
Sa présence, bien que surprenante, n’a rien d’anormal. En effet, il recherche principalement des endroits à l’abri, frais l’été (quand il fait trop chaud, au-delà de 27°C) et chauds l’hiver (pour se mettre hors gel), il se peut que vous croisiez un jour ce reptile dans votre jardin, votre garage ou votre maison. Avant de brandir la pelle et de tenter de l’éliminer, prenez le temps d’observer, de loin, ce visiteur.
Couleuvre ou vipère ? Couleuvre aux pupilles rondes, à la queue longue et aux grosses écailles ? Ou vipère aux pupilles verticales, à la queue courte et aux petites écailles ? Déterminer l’espèce vous permettra de savoir si vous avez affaire à un animal venimeux ou non. Mais attention aux amalgames, venimeux ne veut pas dire agressif ! Bien au contraire… Pour éviter de ‘gâcher’ son venin en vous attaquant, la vipère préférera prendre ses jambes à son cou (si l’on peut dire) et n’attaquera que si c’est sa seule échappatoire.
Le bon réflexe : un appel, pas la pelle !
Si un serpent pointe le bout de son nez dans votre maison, pas d’inquiétude. Il suffit de condamner les portes des autres pièces et de ne laisser ouverte que la porte donnant sur l’extérieur : votre visiteur retrouvera la sortie par lui-même dès qu’il se sera rafraichi. Pour vous aider, des bénévoles regroupés en brigade SOS serpents, sont joignables par téléphone et email. Ils savent identifier la bête à écaille, vous diront comment procéder, et interviendront éventuellement pour sortir le serpent qui s’est introduit chez vous.
Vous pouvez aussi signaler l’intrusion d’un serpent à votre domicile ou partager des observations et photos via la page Facebook de l’association Observatoire des reptiles d’Auvergne.Sensibiliser le grand public à la connaissance des reptiles et diffuser les solutions pour une bonne cohabitation !
La brigade SOS serpents est née suite à l’impulsion du GHRA de la LPO AURA et de l’ORA. Elle se développe sur le territoire auvergnat.
Couleuvre ou vipère ?
Si vous parvenez à prendre une photo du serpent, envoyez la à ghra.contact@gmail.com. L’identification sera rapide et on vous indiquera sur les manières de procéder en fonction de l’endroit où se trouve le reptile
Les serpents sont protégés et pourtant menacés : il est interdit de les tuer ou de détruire leur habitat.
SOS Serpents reptiles.auvergne@gmail.com. 06.95.41.97.98 (Samuel Gagnier). Observatoire des reptiles d’Auvergne
Posté par Marine SCHMITT