Le 30 mars 2023
Quand Pierre a acquis cette ancienne ferme dans le hameau de Monnac à Saint Pierre Eynac, la partie habitation était un espace froid et sombre, le sol était de terre battue. Tout était à faire dans cette maison, mais son potentiel crevait les yeux.
Cet homme amoureux du pays, qui avait sa famille maternelle à saint Julien Chapteuil et avait passé son enfance dans le quartier du Ruisseau, rêvait d’y revenir plus souvent, au moins pendant les vacances ; il les a bien occupées plusieurs années à restaurer la bâtisse, avec son voisin et ami Robert. Le résultat est hors norme. Une réussite qui tient avant tout à la valorisation du volume de la grange.
Une grange rénovée en loft
Quand Pierre a acquis cette ancienne ferme dans le hameau de Monnac à Saint Pierre Eynac, la partie habitation était un espace froid et sombre, le sol était de terre battue. Tout était à faire dans cette maison, mais son potentiel crevait les yeux.
Cet homme amoureux du pays, qui avait sa famille maternelle à saint Julien Chapteuil et avait passé son enfance dans le quartier du Ruisseau, rêvait d’y revenir plus souvent, au moins pendant les vacances ; il les a bien occupées plusieurs années à restaurer la bâtisse, avec son voisin et ami Robert. Le résultat est hors norme. Une réussite qui tient avant tout à la valorisation du volume de la grange.
De dimensions généreuses, la grange de 150 m2 de grange sous un faîtage à 6,5 mètres a été rénovée façon loft. Conserver un tel volume pour l’habitation tout en gardant visibles les poutres brutes de la charpente et les murs en pierres est plutôt de l’ordre du fantasme dans nos contrées… difficile à chauffer n’est-ce pas ? Nous reviendrons sur la question du chauffage, pour l’heure savourons l’espace.
La charpente, qui rappelle une carène de bateau renversé, ne pouvait rêver meilleure mise en valeur. L’histoire de la maison se lit ici, dans ses courbes et décrochements, comme de vagues récits de son passé. Au sud un accident dans le linéaire du mur de pierre – sans doute une extension dans l’histoire du corps de ferme – souligne le rythme de la charpente, ses poteaux de soutien comme autant de croches sur une portée de lignes minérales.
L’homme est mélomane, un piano à queue trône à l’angle sud ouest, on imagine le son dans un tel volume : « génial » du dire des amis musiciens qui se sont pris au jeu d’un boeuf, le soir, après une journée de balade.
Les grands espaces ont l’avantage d’offrir de la lumière une fois bien aménagés. Au sud-ouest, avec vue plongeante sur les prés, une fenêtre double rappelle les ouvertures moyenâgeuses à meneau, avec une menuiserie centrale verticale, qui servait à maintenir les parois vitrées. Le bois blond n’a pas vieilli en 15 ans. il s’allie harmonieusement aux pierres claires de Monnac.
C’est l’ancienne double porte d’entrée de la grange qui apporte le plus de lumière ; cette large ouverture a été traitée intelligemment avec une baie vitrée en retrait de la façade, une sorte de bow-window inversée qui crée un abri aux vents du nord et de l’ouest. On y laisse les bottes quand on vient du jardin, la laisse du chien et un parasol. L’été, une chaise longue pour se prélasser.
La lumière artificielle prend le relais à la tombée du jour : de nombreuses lampes de récup’ de styles différents créent des points lumineux et les éclairages indirects animent la charpente. Chaque ambiance raconte une histoire.
Maison de famille, quand tu nous liens
Une maison de famille devient souvent un lieu de rassemblement et de fêtes. La fille de Pierre, Mathilde, s’est mariée ici en 2008.
Elle ressort des photos d’elle, enfant, dans les prés environnants, elle doit avoir 10 ans tout au plus. Elle se souvient des premières vacances passées dans cette maison, alors en travaux, avant que la première douche ne soit installée. Depuis elle a fait sa vie à Paris dans le secteur culturel et média, produisant des contenus audio au début de l’ère des podcasts et gérant la programmation d’un tiers lieu. Le confinement est passé par là, poussant la Parisienne vers une pause vellave, puis s’organisant en télé travail. « J’ai retrouvé l’énergie de la nature, de la montagne, la vitalité des saisons, une forme de spiritualité… ; je n’avais plus envie de retourner à Paris, l’impression de retomber dans une vie de robot… ».
Il se trouve que son aspiration à renouer avec une vie à la campagne correspond à l’émergence du tiers lieu de Saint Julien Chapteuil. Elle apprend que la structure nouvellement créée recherche justement une personne pour assurer le développement économique des trois lieux de l’Assemblée : ‘L’Echappée’ pôle culturel, ‘Le 22’ cowork et espace numérique, et ‘La Friche’. La Friche, un lieu hybride autour d’activités agro-alimentaires, prendra place dans l’ancienne usine Boissy, à cinq minutes à pied de la maison de Mathilde, et il serait possible d’y inclure un lieu de vie mêlant petite restauration, cave à vin, épicerie et activité culturelle. Tout concorde. Une nouvelle aventure qui commence, l’envie d’avoir un impact sur la société en faisant les choses à une échelle locale, la disponibilité de Mathilde et ses compétences… C’est incroyable comment les choses arrivent ! Comment on se retrouve au bon moment et au bon endroit ! Comment, d’un coup, le chemin d’une vie se dessine dans la convergence d’expériences et d’actions fortuites.
Mathilde prend la mission d’un an pour assurer le démarrage du tiers lieu, puis projette d’investir dans son activité rêvée à l’intérieur du bâtiment de La Friche.
Alors, depuis décembre, la maison de campagne, résidence secondaire un temps, est devenue lieu de vie de Mathilde. Elle s’est installée au rez- de-chaussée, dans l’ancienne partie habitation de la ferme, alors que son père, lorsqu’il vient passer quelques semaines, occupe la grange.
Le nid de Mathilde
L’ancienne partie habitation
On accède à la partie de Mathilde par un jardinet clos d’une barrière de bois.
Il est difficile d’imaginer l’espace froid et sombre d’origine. Le plafond de poutres et plancher anciennement recouvert de couches de peintures plus opaques et foncées les unes que les autres est désormais cérusé ; une cire teintée de blanc patine et fait ressortir le dessin du bois.
Le limon déporté sous l’escalier permet de recueillir plus de clarté par la trémie, d’alléger la structure et d’accéder plus facilement à une mignonne niche, une cavité dans le mur qui héberge des livres.
Un modeste espace sous les combles fait office de chambre d’amis. Et quand ils sont nombreux ? Dans le jardin, une yourte fait office d’annexe, un îlot rond de paix, tout doux. Atelier Bois En-Vie, Saint Julien Chapteuil.
Pas de lignes droites, pas d’angles droits.
Au contraire, un parcours sinueux entre d’épais murs de pierres jointoyées invite au passage.
Au salon, les vilains crépis sont oubliés derrière de nouvelles cloisons, peintes aussi en blanc. Une porte vitrée coulissant dans le galandage permet de gagner de la place et de faire circuler la lumière du jour.
On aime le canapé, le modèle iconique Togo de Ligne Roset, déniché sur Le bon coin.
On aime le canapé, le modèle iconique Togo de Ligne Roset, déniché sur Le bon coin.
La fenêtre de la chambre a son volet intérieur, il protège l’espace intime sans altérer la façade. Menuisier L’atelier de Bertrand, Queyrières.
Le parquet flottant a remplacé le carrelage sur un isolant mince qui fait toute la différence, nous assure l’occupante des lieux.
Le dressing attenant à la chambre est une boîte posée dans l’ancienne écurie, il fait aussi tampon thermique.
Mais alors, le chauffage ?
COMMENT CHAUFFER UN SI GRAND VOLUME ?
Pour l’instant la maison d’un volume d’environ 900 m3 est équipée d’une chaudière de 30 kW, surdimensionnée, et qui fonctionne au fuel. Mathilde a sollicité des professionnels locaux pour la conseiller sur le meilleur choix en matière de chauffage, et lui amener une solution thermique économe et écologique.
L’avis du pro’ Yohan Fanget est accompagnateur en rénovation et propose des bilans thermiques.sur l’est du département. coheco.fr
Que pense-t-il de cette maison ?
On n’a pas un modèle hyper vertueux en matière d’isolation mais les pierres apparentes et la charpente nue font le charme de la maison. Il faut donc s’adapter.
La démarche de la propriétaire est intéressante : elle souhaite consommer le moins possible, consommer de la matière locale la plus correcte possible, et gagner en autonomie.
Elle est prête à retrousser ses manches : on a donc priorisé l‘énergie bois-bûche.
Elle est aussi d’accord pour investir dans de l’eau chaude solaire. C’est une somme importante du départ (6 700 €) qui ne sera rentable que dans une quinzaine d’années, mais l’installation a une durée de vie estimée à 40 ans.
C’est un projet qui se tient. Au final, les factures d’énergie à l’année ne seront pas plus élevées qu’une maison bien isolée et chauffée avec du granulé.
Consommer le moins possible, consommer de la matière locale la plus correcte possible, et gagner en autonomie.
L’avis du pro’ Roland Boldini est technico-commercial à Yssingeaux en installations d’énergies renouvelables locales. www.meteor-energie.fr
Le poêle sera remplacé par un modèle connecté à la production d’eau chaude.
Nous remplaçons l’ancien poêle bois bûche par un poêle bois-bûche bouilleur qui chauffe l’eau des radiateurs. Par grand froid la cliente peut utiliser sa chaudière en complément. En automatique ou en manuel, en appoint ou en secours du réseau, c’est à voir…
Nous installons du solaire thermique sur le toit
On a réfléchi à une solution combinée photovoltaïque et solaire mais seul le toit est disponible, et il est trop exposé en été, (risque de surchauffe d’un circuit fermé) et pas assez exposé l’hiver pour assurer le chauffage. Donc nous installerons seulement du solaire thermique pour la production d’eau chaude sanitaire, utilisable toute l’année.
Posté par Strada Muse