Le 20 mars 2018
IL EST UN MONDE PARALLÈLE IGNORÉ PAR LA PLUPART D’ENTRE NOUS. POURTANT, UNE SIMPLE OBSERVATION VOUS FERA PASSER DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR, DANS L’UNIVERS DES OISEAUX. ET VOUS SEREZ ACQUIS À LEUR CAUSE.
Faisons notre part
La plupart des oiseaux ont frôlé l’extinction ; l’aigle royal a disparu d’Auvergne. On considérait autrefois les oiseaux de nuit porteurs de mauvais présages… sans compter ces pauvres corbeaux
qu’on tarde à réhabiliter ! Or tous les êtres de la planète ont leur fonction ; le concept même de « nuisible » est aberrant.
420 millions d’oiseaux ont disparu, en Europe, en
une trentaine d’années
Les prairies naturelles et les forêts anciennes, qui accueillaient des espèces spécifiques, deviennent rares. Les zones humides indispensables à certaines espèces ont été asséchées. Les diverses
pollutions ont aussi une large part de responsabilité. Et les oiseaux passent tellement inaperçus qu’on n’a pas conscience de l’étendue des dégâts.
Pourtant, des espèces d’oiseaux migrateurs viennent encore nicher chez nous, au prix d’un dur périple : 25 millions sont capturés ou tués en traversant la Méditerranée. Alors quand ils
arrivent en Haute-Loire, faisons notre part, protégeons-les !
La Haute-Loire, haut lieu des rapaces
Le busard cendré est un rapace méconnu. C’est pourtant l’un des plus élégants avec ses longues ailes effilées, son vol sans
effort, le meilleur des pilotes en rase-mottes. Il est aussi un des plus utiles auxiliaires de l’agriculture pour limiter les petits rongeurs (un couple de busards en consomme 2 000 par an). Le busard mâle est d’un très beau gris cendré, avec les extrémités des ailes noires, et sa femelle est brune dessus et rayée de fauve dessous.
Arrivés en Haute-Loire mi-avril, les couples se forment et vont se livrer lors de parades nuptiales aux plus beaux ballets aériens : loopings, vrilles, piqués, vols de concert… Le couple niche ensuite, malheureusement, au ras du sol, dans le ray-grass, le blé, l’orge, exposant son nid – ses oeufs ou ses petits – à la destruction par la fauche ou par la moisson, son habitat naturel (les zones humides) ayant presque disparu. Ainsi l’espèce est grandement menacée.
La survie de l’espèce grâce aux protections
C’est là que des professionnels de la LPO, du SMAT, de l’ONCFS et des bénévoles formés interviennent dans le cadre de Natura 2 000 et du Plan Régional de sauvegarde des busards cendrés,
en collaboration avec des agriculteurs qui sont devenus de véritables partenaires. Il faut leur rendre hommage.
Après avoir observé à la jumelle, durant de nombreuses heures, les comportements des busards cendrés pour repérer les nids, avec l’accord de l’exploitant du champ, nous mettons en place une protection grillagée de 1 m2, avec un grand respect des cultures. Le nid sera ainsi repéré et évité par les moissonneurs ; il sera en outre protégé des prédateurs.
En Haute-Loire, 98 jeunes busards cendrés ont pu prendre leur envol dont 63 grâce aux mesures de protection.
Une fois la protection en place, il nous reste à nous assurer de la bonne évolution de la nichée.
Et c’est le moment de merveilleuses observations où on lit dans le comportement des oiseaux des caractères qui ne sont pas si éloignés des nôtres.
Alors laissons ces oiseaux venus d’ailleurs vivre un peu chez nous… Protégeons les.
Sylvie SCHREPEL
bénévole LPO Saint Haon. 06 49 24 24 93
Posté par Strada Muse