Nature, Plantes sauvages, Au jardin, Miam miam
Le 16 juin 2016
La consoude officinale (Symphytum officinale, Borraginacées) est une plante vivace et robuste atteignant en moyenne 1,20 m. Elle aime les sols riches et humides. Commune sur l’ensemble du département, on la trouve dans les sous-bois clairs, les fossés et prés humides. Ses grandes feuilles allongées, épaisses et poilues, lui ont valu le surnom d’« oreille d’âne ». Les fleurs en forme de clochettes roses ou violettes, parfois blanches, apparaissent en mai et durent jusqu’en août.
Confusion dangereuse
Les jeunes feuilles de consoude sont très semblables à celles de la digitale, plante très toxique. Pour les différencier il suffit de les toucher : les feuilles de consoude sont rêches alors que celles de la Digitale duveteuses. En cas de doute, on ne récoltera les jeunes feuilles que sur les sites déjà connus les années précédentes !
Côté santé
La consoude officinale est, comme son nom l’indique, une excellente plante cicatrisante. Elle est aussi régulatrice du métabolisme du calcium, antihémorragique et calmante. C’est la racine qu’on utilise alors et on évitera de la confondre avec la consoude tubéreuse à fleurs jaunes qui bien que comestible n’a pas les pouvoirs thérapeutiques de sa sœur !
Côté jardin
C’est la plante que tout bon jardinier doit cultiver dans son terrain ! On fabrique par macération un purin de consoude qui sert d’engrais et d’insecticide très efficace. Comme avec le purin d’ortie, il faut l’utiliser dilué. Merveilleux accélérateur de compost, celui-ci mûrira plus vite en y jetant quelques feuilles de temps en temps.
Côté cuisine
La plante est riche en protéines (jusqu’à 35% de matière sèche), en calcium, phosphore, silice, fer, vitamines A, B, C, E. Les feuilles ont un goût d’iode et font d’excellents légumes. Comme elles sont grandes est charnues leur récolte est rapide, ce qui, à notre époque, est un sacré atout. Les jeunes feuilles sont délicieuses crues : hachées finement dans les salades ou dans des tartares. En grandissant elles deviennent rêches et seront consommées cuites. La façon la plus commune de la préparer est en beignet : leur goût rappelle celui de la sole. Si, si ! Je connais des sceptiques qui peuvent témoigner ! L’épaisseur des feuilles permet aussi de les farcir un peu à la façon des feuilles de vigne. Les fleurs également comestibles décorent joyeusement les plats.
Depuis quelques années on lit souvent que son abus est dangereux par sa teneur en alcaloïdes nocifs pour le foie. C’est pourtant une plante consommée depuis la nuit des temps par les hommes et leur bétail, alors pourquoi cette chasse aux sorcières contre cette plante qui nous nourrit et nous soigne… ? Il y aurait peut-être des industriels qui auraient quelques sous à perdre si nous consommions plus de plantes sauvages ? La consoude n’est hélas pas la seule plante à être attaquée.
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Recette filets de sole végétariens
Une trentaine de feuilles de consoude
Pour la pâte : 250 g de farine, 2 œufs, 25 cL de lait ou bière, une pincée
de bicarbonate ou de levure chimique, du sel, huile pour la cuisson
Dans un saladier mélanger tous les ingrédients pour obtenir une pâte lisse et homogène. Réserver une heure au frais.
Laver les feuilles, bien les essorer et les coller deux à deux, dos à dos en les pressant fermement.
Tremper les feuilles dans la pâte. Les déposer dans une huile à friture et faire dorer des deux côtés.
Placer les beignets sur du papier absorbant avant de les déguster.
Posté par Marie Laure DELAY