Le 30 novembre 2018
Le frêne élevé
Le frêne (Fraxinus excelsior de la famille des Oleacées) est un grand arbre pouvant atteindre plus de 35 m de haut et 3 mètres de circonférence dans des conditions favorables. Très commun dans toute la France sauf en région méditerranéenne, c’est un des arbres les plus faciles à reconnaître. Ses gros bourgeons sont courts, quadrangulaires et noirs. Ce dernier détail est un critère de détermination important surtout en hiver. Ses feuilles caduques sont composées de folioles opposés. Les fleurs regroupées en grappes pendantes n’ont pas de pétales et apparaissent avant les feuilles en avril ou mai. Les fruits secs appelés samares sont aplatis avec une aile allongée. Ils persistent souvent tout l’hiver sur l’arbre. De par leur forme on les appelle parfois langue d’oiseau. L’écorce est grise longtemps lisse mais se craquèle finement et densément avec l’âge. Il était autrefois cultivé pour ses feuilles fourragères riches en matière azotée, ainsi il est très fréquent dans les haies. Il aime les sols fertiles, profonds et frais. Sa longévité dépasse rarement 200 ans.
Propriétés médicinales
Avec le tilleul et le bouleau, le frêne est un des arbres médicinaux les plus utilisés. Il est connu comme antirhumatismal et anti-goutteux. Dans les campagnes, il est parfois appelé l’arbre des centenaires. Puissant diurétique, ses feuilles éliminent l’acide urique. Elles sont également laxatives et un peu tonique. Ses fruits ont les même propriétés mais avec une action plus forte que les feuilles.
Son écorce ferait baisser la fièvre. Autrefois appelé quinquina d’Europe, son action fébrifuge semble toutefois irrégulière.
Les feuilles et les fruits sont utilisées secs : les premières en infusion à raison d’une cuillère à soupe par tasse d’eau bouillante et les seconds en décoction (on laisse 15 à 30 g de fruits bouillir 10 minutes dans un litre d’eau). Ses potions sont à boire à volonté.
Contre une mauvaise haleine, on peut mastiquer lentement une feuille fraîche.
Cueillette
Les feuilles sont cueillies en juin vers la saint Jean puis séchées au grenier en quelques jours. Les fruits sont ramassés avant leur maturité en juillet et en août. On les conserve un an à l’abri de l’air et de la lumière.
Autres usages
Dans certains pays on conservait les fruits dans du vinaigre après les avoir fait blanchir dans deux eaux pour enlever leur amertume.
Avec les feuilles, on peut également faire une boisson fermentée appelée frênette. Cette boisson légèrement alcoolisée (2 à 6 °) était fréquemment fabriquée dans les campagnes au siècle dernier.
Pourquoi ne pas s’amuser à reconnaître l’écorce grise et les bourgeons noirs du frêne au cours de nos balades hivernales ? Contrairement à ce que l’on pense fréquemment, on peut faire de la botanique toute l’année.
Posté par Marie Laure DELAY