Le 21 juin 2012
« Mon frigidaire, mon armoire à cuillères, mon évier en fer… »
L’inoxydable « less is more*», l’éloge du minimalisme de M. Van der Rohe n’a jamais autant été de… rigueur. Dans le monde du design comme ailleurs, renaît un engouement pour ces modèles qui ont fait leurs preuves. Le mobilier industriel, à la fois robuste et honnête, incarne les valeurs d’une époque bien loin de la nôtre.
Conçu pour la fabrication en série, et en conséquent, pour la démocratisation du design, le mobilier industriel s’est paradoxalement élevé au rang d’œuvre d’art. Les pièces numérotées s’arrachent à prix d’or et la patine du temps semble étonnamment apporter une plus-value démesurée. C’est ainsi qu’aujourd’hui, Charlotte Perriand et Jean Prouvé, qui avaient investi leur créativité dans le design populaire, une idéologie concrétisée lors de projets avec l’abbé Pierre, se retrouvent parmi les designers les plus côtés du marché. Et si les enchères ont autant grimpé, comment obtenir ce précieux mobilier ?
Heureusement, pour les amateurs de design, il existe de nombreuses rééditions plus abordables et en meilleur état que les originaux. Certains noms de l’industrie française du meuble ont su habilement tirer leur épingle du jeu. A l’image de l’entreprise Tolix, fabriquant de mobilier métallique basé en Bourgogne, qui fait du neuf, avec du vieux ! La chaise A (1934), icône de l’esthétique industriel par sa sobriété et son efficacité compte parmi les best-sellers de cette première moitié de 2012. Laquée aux couleurs franches, cette assise de bistrot s’est faite une seconde jeunesse.
Dans la vaste jungle des luminaires de type industriel, de nombreux modèles sont aussi réédités. A commencer par la lampe articulée Gras, caractérisée par son dessin fonctionnaliste, sans vis ni soudure. Plus récemment, c’était au tour de la lampe de Marseille conçue par Le Corbusier pour La Cité Radieuse. Enfin, persistent les indémodables Jieldé, emblèmes de l’art industriel français et toujours de fabrication Lyonnaise.
Mais avant de courir chez les revendeurs, regardez bien dans les recoins des fermes alti-ligériennes. Qui sait ? Peut-être qu’un trésor de tôles rouillées et de tubes métalliques numérotés, sommeille au fond du grenier de Mémé !
* « Le moins est mieux »
Posté par Chloé BOURDELAIN