Le 12 septembre 2013
En 2010, deux écoles primaires du Puy en Velay étaient équipées de tablettes numériques, participant ainsi à l’une des premières expérimentations françaises – lancée par la PME ponote Maskott – en matière d’apprentissage des fondamentaux via les tablettes tactiles. Séduites par leurs fonctionnalités, de nombreux établissements se sont équipés de ces produits, qui n’ont pourtant pas été pensés initialement pour une utilisation pédagogique.
Fin 2012, la petite entreprise de Pascal Bringer et Jean-Louis Colin, éditrice de contenu numérique et vente de solutions globales, remportait l’appel à projet «Services numériques innovants pour l’e-education 2». Maskott s’est rapprochée de partenaires experts en leurs domaines comme l’IUT du Puy, l’Institut Français d’Education, l’Ecole Normale Sup de Lyon, l’IGN… pour travailler ensemble sur le projet Tactileo. Un environnement tactile innovant qui cohabite avec les supports habituels : tableau, papiers et crayons et permet l’interaction d’objets tangibles avec les tables tactiles. » Nous sommes sur de l’innovation» rappelle Pascal Bringer, «le but n’est pas de voir juste demain, mais de se projeter un peu plus loin.» Comment faire pour amener des applications numériques à l’école, (elles font parties de la réalité d’aujourd’hui) simples d’utilisation (les instituteurs ne sont pas formés à gérer de la technique !) et qui soient d’un apport pédagogique pertinent ?
Trois directions de recherche du projet Tactiléo :
– Les possibilités d’utilisation des tableaux interactifs, d’un sol interactif, d’une table tactile et des tablettes sont bluffantes ; encore faut-il que les technologies tactiles communiquent facilement entre elles ; que l’instituteur, lorsqu’il est au tableau, fasse passer de façon simple un document à ses élèves via leurs tablettes. Le premier objectif du projet Tactileo est d’amener une solution logicielle qui facilite la communication entre tous ces outils.
– Quand on regarde les applications pour les tablettes, ce sont souvent des produits qu’on a rendus tactiles mais qui n’ont pas été conçus pour cela. La participation des chercheurs du Commissariat à l’Energie Atomique sera déterminante pour travailler l’ergonomie de produits vraiment tactiles.
– On sait que les élèves apprennent mieux lorsqu’ils échangent entre eux. C’est particulièrement évident en mode projet, ou dans certaines matières plus pratiques. On peut imaginer une salle de classe qui ne soit pas organisée en rangs d’oignons, ou à deux sur une table de science, mais par groupes de 3, 4 ou 5 individus. Un troisième volet de recherche de Tactileo sera d’inventer des paillasses numériques qui faciliteront le travail en groupe, en reliant différents éléments, par exemple en permettant d’interagir sur un microscope.
Le 28 juin, pour le lancement du projet, des bambins de CP de Chadrac étaient invités à bûcher sur ces nouveaux outils dans l’amphithéâtre de l’IUT de la rue Ferdinand Fabre. Concentrés sur leur matériel tactile, occupés à résoudre une énigme ayant trait au Rocher Saint Michel, ils ont ensuite reportés sur un papier le résultat de leur travail, preuve que le numérique et les supports habituels cohabitent bien. Dans trois ans, 5000 élèves et étudiants devraient avoir tâté de la «pédagogie augmentée.» Des experts qualifieront tous les contenus, ils analyseront l’efficacité des nouveaux produits dans les classes et jugeront de leur pertinence.
Ecouter Pascal Bringer, co-gérant de Maskott Tactileo Pascal Bringer
Ecouter Adélaïde Albouy-Kissi, chef de projets «investissements d’avenir» pour l’IUT imagerie numérique de la région Auvergne Tactileo Adélaïde Albouy-Kissi
Posté par Joëlle Andreys