Le 15 septembre 2012
« Quand ma vieille chaudière au fuel m’a lâchée l’hiver dernier, je me suis trouvée bien embarrassée. Pour me chauffer, j’utilise principalement un poêle à bois, mais quand je m’absente, c’est la chaudière qui assure le hors gel de ma maison. Pour la remplacer, ma préférence allait plutôt vers une solution écologique du style chaudière à granulés, mais cette dépense imprévue me semblait également disproportionnée par rapport à ma petite maison de 60 mètres carrés. Alors avant de me décider, j’ai fait appel à ERE 43 pour un audit énergétique et recueillir leur avis sur les solutions possibles de remplacement.
Leur premier conseil fut d’isoler au mieux ma maison. Mes menuiseries sont bonnes, l’isolation du toit en laine de mouton est récente et plutôt correcte. La majeure partie des murs de pierre étant doublée par une simple cloison en brique ils me proposèrent une isolation des murs. Entre le mur en pierre et la cloison brique, ils ont décelé un espace de 8cm. Une faible épaisseur de vide, néanmoins suffisante pour qu’en insufflant de la ouate de cellulose, je fasse une économie de près de 25 % de la dépense énergétique ! Dont le coût devrait être amorti en 5 ans grâce aux économies sur ma facture de chauffage.
Séduite par cette idée, j’ai fait appel à une entreprise locale pour assurer les travaux. Inova-terre est une entreprise de 6 ans basée à Lorlange. Spécialiste des matériaux de construction naturels, le soufflage sur plancher dans les combles et insufflations sous pression de ouate de cellulose représentent 90 % de son activité. Ce qui fait de cette petite structure sérieuse et efficace le spécialiste de la pose de ce matériau !
Concrètement la mise en œuvre de la cellulose est plutôt simple et rapide. En une journée c’était fait.
La ouate a été insufflée par le haut du mur quand ce fut possible, sinon des trous de 6 cm de diamètre ont été percés dans la cloison à 1,50 m du sol, tous les 80 cm. Par une gaine raccordée à un petit compresseur, de l’isolant sous pression a été injecté, tant qu’il y avait de la place… A la fin de la journée, il me restait de la poussière à nettoyer, une trentaine de trous à boucher et une grande satisfaction.
Malheureusement il ne fut pas possible d’insuffler la ouate dans toute la maison, par endroit l’espace à combler n’était pas suffisant pour que la ouate s’y glisse. C’est bien dommage, mais je relève quand même une nette amélioration de confort dans la maison. La température en particulier au rez-de-chaussée, varie beaucoup moins rapidement.
Même si à ce jour je n’ai toujours pas de chaudière pour affronter l’hiver (mais il n’est pas encore là), ma maison est douillettement protégée dans un cocon tout neuf en cellulose et j’ai rentré au sec mon bois pour l’hiver. C’est déjà ça… »
C EST LA OUATE QUE JE PREFERE …
La ouate de cellulose est fabriquée à partir de papier recyclé. Son principal atout environnemental est qu’elle demande peu d’énergie pour sa fabrication par rapport aux fibres minérales et au polystyrène. Ce dernier peut être lui aussi insufflé dans les parois mais nécessite pour sa fabrication 850 kWh/m3 alors que la ouate de cellulose n’en demande que 6 ! Même si le papier est pour une grande part importé d’Allemagne et d’Italie pour des raisons de qualité, la ouate de cellulose est aujourd’hui fabriquée localement puisqu’une usine, SPOC (Société de Production de Ouate de Cellulose) a été crée à Clermont-Ferrand en 2009. Elle est traitée aux sels d’aluminium (le sel de bore vient d’être interdit) contre le feu et les rongeurs, qui de toute façon y meurent étouffés s’ils s’entêtent à s’y aventurer.
La ouate de cellulose un bon isolant : elle a les mêmes qualités thermiques que la laine de roche en hiver mais en été, elle est bien meilleure du fait d’un déphasage thermique plus important (autrement dit, la chaleur n’a pas le temps de rentrer dans la maison), ce qui évite les surchauffes en été. Matériau stable, son pouvoir isolant ne diminue avec le temps. C’est également un très bon isolant phonique.
Un autre de ses avantages : l’insufflation dans les murs de ouate de cellulose sous pression (55 kg par m3) permet de combler les espaces non accessibles. Elle se disperse dans les moindres recoins et épouse les éléments de la paroi, limitant ainsi les ponts thermiques et acoustiques.
Posté par Marie Laure DELAY
Joelle ANDREYS - 15 septembre 2012
Nota Strada / Marie-Laure elle a tout juste ! On approuve la démarche de notre rédactrice !
Oui, on ne choisit pas son mode de chauffage comme on achète une boite de sucre au supermarché du coin. D’abord il faut savoir où en sont les prix de l’énergie et quelles sont leurs perspectives. Ensuite, se pencher sur les tendances de l’équipement : en ce moment les modes de chauffage se portent plutôt sur de l’hybride : fuel + solaire, gaz + granulés, pompe à chaleur + bois… ce qui complique encore la prise de décision. Enfin, les aides de l’état pèsent sur la balance, mais attention, elles changent tous les ans. Tous ces critères dépendent aussi de la RT 2012…. Il n’est donc vraiment pas facile de faire une synthèse.
Un diagnostic énergétique est une bonne entrée en réflexion. Le plus souvent on vous préconisera une meilleure isolation, avant de proposer un mode de chauffage. Si vous êtes conseillé par un professionnel, l’installation sera adaptée au logement, à sa configuration et aux besoins de ses habitants.
N’oubliez pas que ce qui est vrai un jour, ne le sera plus dans quelques mois : le pote Marcel, même si il a réussi une belle installation de chauffage il y a quelques années, n’est pas forcément au jus des nouvelles installations et des cadres réglementaires. Et ce n’est pas lui qui sera capable de régler votre chaudière…
Océane - 18 octobre 2012
Vous avez fait un bon travail! Félicitations!